Dans cette brève entrevue-ci, je vais vous faire découvrir Pascale, une des pionnières de la pair-aidance en Belgique.
Pascale est actuellement référente de la pair-aidance à la clinique Sans-souci sur Bruxelles. Elle n’est pas devenue référente du jour au lendemain. Son chemin s’est fait pas à pas. Elle a d’abord pris part à l’animation d’un groupe d’entraide entre bipolaires, le Funambule. Elle est devenue administratrice à Psytoyens, une association chargée de promouvoir la participation des usagers en santé mentale. Infirmière de formation, elle est devenue accueillante-téléphonique pendant trois ans. En 2015 elle devient bénévole pair-aidante à la clinique Sans-souci avant d’y être engagée. Cet engagement était inévitable aux vues de l’importance de la tâche : procéder à l’implémentation de la pair-aidance au sein de la Clinique. Chaque étape a été comme une forme d’apprentissage par l’expérience.
A Sans-souci, Pascale va s’entourer d’une équipe de pair-aidants bénévoles. La pair-aidance au sein de cet hôpital se concrétise par la naissance d’un groupe de parole « Espoir » autour du rétablissement au travers notamment de témoignages. Il y a aura aussi un groupe papote ainsi qu’un groupe sur le vécu de la psychose.
A côté de cela Pascale Fransolet a contribué à l’appropriation du concept de rétablissement en Belgique francophone au travers d’un fascicule écrit en collaboration avec l’Université de Mons et l’asbl En Route. Il s’agit de «La Fleur de Patricia ». Pour l’avoir lu et gardé un ouvrage de référence constamment à portée de main, il s’agit réellement d’un ouvrage qui se vit.
Une des questions soulevées par Pascale par rapport à son expérience de pair-aidante reste celle de pouvoir manifester sa vulnérabilité, ses failles auprès de ses collègues sans pour autant éveiller une suspicion d’une éventuelle rechute. Poser cette question revient à se demander dans quelle mesure son interlocuteur conçoit le concept de rétablissement. Aux yeux de ses collègues, un pair-aidant cesse-t-il d’être vu comme un patient ? Pourtant il est bien question de rétablissement. « La personne en processus de rétablissement retrouve avec le temps, des activités, des passions, des compétences (…) qu’elle croyait avoir perdu » («La Fleur de Patricia »; p12)
Ensuite, selon Pascale, la fonction de pair-aidant s’exerce dans l’instant, entre deux portes, c’est là une façon de procéder qui ne s’accorde pas toujours avec une vision plus managériale que parfois emprunte l’hôpital.
Pour Pascale, le rétablissement c’est quelque chose d’excessivement personnel. C’est surtout continuer malgré… Malgré les difficultés. Malgré les limites engendrées par la maladie par exemple. Le rétablissement c’est être sur un chemin… sortir de l’inertie de la fatalité.
Quand elle pense au rétablissement, il lui vient cette phrase d’un ami : « Pense au temps, c’est un allié puissant ».

Merci Angélique c un sans fauted
Voilà un beau témoignage sur le champ des possibles.
Belle évolution, ça donne du beaume au cœur !